Lévis, Alire (GF), 2021, 408 p.
TERREUR DANS LE CIEL !
Attachez vos ceintures, le vol risque d’être mouvementé… Chute libre, de Rick Mofina, est le quatrième et dernier volet des enquêtes de la journaliste Kate Page. C’est aussi le plus complexe et le plus mouvementé…
La première partie de ce thriller m’a fait penser à l’excellente série TV documentaire MAYDAY, que, masochiste, je regarde avec un certain plaisir coupable : assister à un crash d’avion, c’est toujours très spectaculaire et particulièrement angoissant. Ce récit commence par un incident de vol : une soudaine perte de contrôle déstabilise un avion de ligne. Les passagers sont secoués, terrorisés, et ce n’est qu’après quelques minutes angoissantes que les pilotes réussissent à reprendre le contrôle de l’appareil. Il y a plusieurs blessés. Version officielle (contredite par les pilotes et les faits) : l’incident a été causé par une zone de turbulence et une erreur de pilotage.
Kate Page, qui a interrogé les pilotes, est persuadée qu’il y a une autre explication. Mais laquelle ? Quand elle reçoit un mystérieux courriel de revendication, elle comprend que quelque chose de dangereux se prépare. Puis un autre avion connaît des problèmes : cette fois, il s’écrase faisant de nombreuses victimes. Aucun doute : les accidents sont provoqués délibérément par des éléments extérieurs hostiles. Mais dans quel but ?
Alors que les enquêteurs se disputent et se perdent encore en conjectures futiles sur les causes réelles des accidents, des pirates sont à l’oeuvre dans l’ombre et lancent un plan terrifiant : prendre le contrôle de tous les avions en vol et provoquer une catastrophe d’une ampleur inégalée. Seul un ingénieur à la retraite est en mesure d’arrêter les cyber-pirates. Il connaît parfaitement les codes du système de navigation en cause car il a contribué à sa conception. Mais le type est une épave, et sa fille (une complotiste aux théories fumeuses) fait partie de la mystérieuse opération Zarathoustra !
Après un début assez technique (mais non moins stressant), le thriller trouve son rythme et l’auteur nous inflige une tension dramatique limite insoutenable (et certainement terrifiante pour tout lecteur ayant peur en avion). La partie finale, très cinématographique, riche en incidents spectaculaires, est tout simplement époustouflante.
Mêlée de près à l’enquête, dès le tout début des événements, Kate devra composer avec une rédactrice en chef hostile, jalouse et vindicative, ainsi qu’avec un collègue prétentieux, louche et totalement incompétent qui cherche à lui mettre des bâtons dans les roues. Sans compter sur la méfiances légendaire (pas toujours injustifiée) des autorités gouvernementales envers la gent journalistique qui n’a pas toujours… bonne presse ! Mais Kate Page est une fonceuse…
Éd. or. : Free Fall, 2016 Trad. : Pascal Raud
Norbert Spehner