Arles, Actes Sud (Actes noirs), 2021, 384 p.
DU RIFIFI EN IRLANDE DU NORD
Ne me cherche pas demain, d’Adrian McKinty, est le troisième polar dans la série de Sean Duffy, un flic d’élite qui a eu la mauvaise idée d’être le seul inspecteur catholique au sein de la police royale D’Ulster !
L’action se passe en Irlande du Nord, pendant le conflit nord-irlandais, aussi appelé Les Troubles. Pour vous donner une idée du climat de tension et de l’ambiance : chaque fois que Duffy monte dans sa voiture, il doit vérifier s’il n’y a pas une bombe sous le véhicule.
L’intrigue se déroule en quatre temps.
Au début, Duffy est radié des forces de police sur la base de fausses accusations (en fait, il a royalement emmerdé le FBI). Le voilà au chômage… Occupation favorite : picoler !
Pas pour très longtemps, car il reçoit la visite de deux agents du MI5 (services de renseignements britanniques) qui lui proposent de retrouver son poste et tous ses avantages moyennant un petit service : retrouver Dermot McCann, un experts artificier de l’IRA et ancien camarade de classe de Duffy. McCann s’est évadé de prison avec quelques complices et les autorités sont persuadés qu’il prépare un gros attentat.
Mais retrouver le fugitif s’avère plus compliqué que prévu. L’homme est un fin renard, d’une intelligence redoutable, et les témoins sont muets comme des tombes… sauf Mary, la belle-mère du terroriste, qui va proposer un marché à Duffy : elle lui livre Dermot à condition d’éclaircir le décès de sa fille Lizzie, morte quatre ans plus tôt dans des circonstances troubles. Mary et deux légistes sont persuadés qu’il s’agit d’un meurtre, alors que la police, aux prises avec une énigme en chambre close, a conclu à une mort accidentelle.
S’en suit une enquête tout à fait passionnante, qui rappelle certains polars classiques de « meurtres impossibles », alors que Duffy lui-même a des doutes… jusqu’à ce que…! Suspense…
La quatrième partie tient du thriller avec un suspense d’enfer, une chasse à l’homme des plus dramatiques, un attentat à la bombe, Margaret Thatcher et tout le merdier de cette guerre éternelle entre Catholiques et Protestants. Captivant du début à la fin sans aucun temps mort car Duffy, le narrateur, a une sacrée personnalité.
éd. or. : In the Morning I’ll be Gone, 2014 (parole d’une chanson de Tom Waits)
Trad. : Laure Manceau
Note : 5/5
Norbert Spehner