Le Prix Alibis va a Cannes (Revue Alibis 17)

Le Prix Alibis va à… Cannes

Martine Latulippe et Luc Baranger

Exclusif au volet en ligne (Adobe Acrobat, 1 468Ko) d’Alibis 17, Hiver 2006

Affiche, Cannes Polar 2005Les 4, 5 et 6 novembre derniers avait lieu le Cannes Polar Festival, une des nombreuses manifestations françaises célébrant la littérature policière. Grâce à la précieuse collaboration du Consulat général de France à Québec, Luc Baranger, gagnant du Prix Alibis 2005, et Martine Latulippe, membre de la rédaction et représentante de la revue, ont pu se rendre sur place et participer à l’événement.

Le Cannes Polar Festival est un concept multidisciplinaire présentant plusieurs volets qui ont en commun d’être tous liés au polar. Projection de films, concerts de jazz et de chansons noires et grand jeu organisé dans la ville sont autant d’éléments de ce festival. Quant au volet littéraire de l’événement, il consiste en rencontres d’auteurs dans les bistrots du marché Forville et en un chapiteau dressé sur l’Espace Pantiero (voir photos), où le public peut découvrir les romans d’auteurs de polar en tous genres (romans, BD, littérature jeunesse…) et en profiter pour faire connaissance avec les auteurs invités, obtenir une dédicace et, pourquoi pas, découvrir l’existence d’Alibis !

Martine Latulippe

Photo: Entrée du festival

Photo: Séance de signatures sous le chapiteau

Impressions du Cannes Polar Festival

Dans ma corbeille de lauréat du Prix Alibis 2005, outre une fort sympathique récompense financière, se trouvait également une invitation offerte par le Service de Coopération & d’Action culturelle du consulat de France à Québec aux fins d’assister à un salon du polar dans l’Hexagone. Des manifestations de ce genre, il s’en tient beaucoup et, après réflexion, je décidai de me rendre sur la Côte d’Azur où, chaque première fin de semaine de novembre, se tient le Cannes Polar Festival, co-commandité par la municipalité, le conseil général des Alpes Maritimes et divers sponsors. Si je ne connaissais pas de visu les deux principaux organisateurs (Corinne et Jacques), ils m’avaient interviewé en direct à deux reprises depuis Montréal pour les besoins de leur émission radiophonique littéraire hebdomadaire et j’ai l’habitude d’échanger avec Jacques des bootleg CD de nos guitaristes de blues préférés, puisque lui et moi souffrons d’une même passion pour les 12 mesures.

Photo: Luc Baranger, Bernard Brochand et Jacques Lorognon
Luc Baranger et Jacques Lorognon, organisateur du festival, en compagnie du député-maire Bernard Brochand.

Je devais simplement assister au salon, mais, publiant deux ouvrages (le premier : Crédit Revolver, un roman pour lequel mon chum Bertrand Darolle, président de la cour d’appel de Rouen, m’a donné un coup de main, et À l’Est d’Eddy, un recueil de nouvelles paru à la Veuve Noire) quinze jours avant la tenue de leur manifestation, les organisateurs m’ont tout simplement offert d’y participer. Je me suis retrouvé en présence de grosses pointures du polar français, notamment de Jean-Hugues Hoppel (connu dans le Pacifique sud lorsque j’habitais le Vanuatu), de Pascal Dessaint, rencontré au salon de Montréal en 2003, mais aussi du délicieux Claude Mesplède dont les anthologies de la littérature noire et policière font autorité en la matière. Mais la grosse surprise, celle qui m’a le plus ému, ce fut de me retrouver à signer aux côtés de Thomas Sanchez, l’un des plus grands auteurs états-uniens (photo), totalement incontournable à ce moment-là en France, son roman Bongo King bénéficiant d’une incroyable publicité de la part de Gallimard. Son premier ouvrage, Rabbit Boss, écrit dans les années 70, avait littéralement bouleversé le passionné des Amérindiens que j’ai toujours été. J’avais d’ailleurs croisé Sanchez lors du siège de la réserve sioux de Wounded Knee, au Dakota du Sud, au printemps 1973, et je n’espérais pas le revoir un jour. Nos retrouvailles eurent sûrement un côté « anciens combattants », j’en conviens, mais que resterait-il aux old timers si on les dépeçait de leurs souvenirs ? Tom sembla très touché d’apprendre que j’avais traduit The Voices from Wounded Knee en français.

Photo: Luc Baranger et Thomas Sanchez
Luc Baranger et Thomas Sanchez

Pour le reste, disons que tous les auteurs furent traités comme des princes. Pendant le souper à l’hôtel Majestic, je suis parvenu à m’éclipser pour aller voir la piscine, celle qui servit de cadre à la dernière scène, devenue culte, du film noir d’Henri Verneuil, Mélodie en Sous Sol, avec Viviane Romance, Gabin et Delon.

Il s’est trouvé que les émeutes des banlieues en France (au cours desquelles les jeunes ont brûlé plus de 23 000 voitures) ont débuté le jour de mon arrivée dans le pays et se sont calmées le jour de mon départ. Ce serait me faire beaucoup trop d’honneur si des esprits mal tournés qui y voyaient une relation de cause à effet.

Luc Baranger

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